13/08: les noeuds marins
Le frère de Ros’O me regardait bizarrement alors que je faisais des nœuds à mes cordelettes pour continuer le réapprovisionnement de produits artisanaux pour touristes. Il soupira au bout d’un moment :
Je le suivis docilement, curieux d’enrichir mes connaissances, même si je le regrettai rapidement. Sur la grève, de l’eau jusqu’aux cuisses, une corde rêche et pleine de sel dans les mains, il n’est pas facile de se concentrer quand des vagues vous claquent le dos, mettant en péril votre équilibre précaire sur des galets glissant. Rajoutez à ça un professeur peu patient et s’emportant facilement sur le manque de souplesse de mes doigts gelés. Et en plus, il pleuvait…
Feusfollets, sentant mon désarrois, vint aux nouvelles, et ne pouvant s’opposer à la volonté du frère de Ros’O (ça ne se fait pas de taper la famille d’une amie), il m’aida comme il put. Placé derrière moi, son corps me protégeait des vagues, et ses ailes déployées servaient de parapluie, pendant qu’il me tirait hors de l’eau enroulé dans sa queue, me prêtant un peu de sa chaleur.